mercredi 31 mars 2010

Sous les visages : de la difficulté de rendre compte d'une pièce de théâtre

Je sors de la pièce groggy et assez contente d'y être allée seule finalement. En vrai j'appréhendais un peu, j'avais tenté de refuser la place offerte par une copine qui ne pouvait pas y aller. Mais c'était un cadeau de remerciement, bref je n'avais pas pu refuser.

Je sors de la pièce avec des questions et une boule et je n'ai pas envie d'en parler. Pas tout de suite. J'aurais pu rester assise, là, s'il n'avait fallu vider la salle. Le temps de transition "Retour maison" aide un peu à revenir dans ma vie à moi et à ne pas rester sur ce siège. Je commence par me poser les questions et je laisse la boule pour plus tard. Rien qu'en l'écrivant elle refait surface.

Je cherche un peu, que dit-on de cette pièce ? Ce que je lis, ce n'est pas ce que j'ai vu.
Comment en rendre compte alors ? Avec ses tripes, pas en bavardant autour d'un thé et de sucreries. Ca ce sera pour plus tard, après une certaine distanciation d'avec les émotions ressenties. Tout de suite, c'est là bien net dans ma tête et mon ventre. Je regardais les gens autour de moi, ma voisine était prof apparemment et je me demandais comment ils pouvaient bien ressentir toute la réalité de la pièce sans l'avoir vécue, l'expérience du licenciement ? Autour d'eux il doit y en avoir des proches touchés par le fléau. Combien sont sortis de là en fermant bien leur manteau, rassurés de leur sort avec un petit soupir "c'était fort mais c'était beau hein" ? Ah oui.

Les mots clé sont là : licenciement, inadéquation au poste, aliénation au travail. Pour résumer, c'est l'histoire d'une jeune femme, Agnès, qui perd son emploi. Plus exactement, qui se fait licencier. Elle fait plusieurs boulots apparemment, dans quel ordre ce n'est pas très clair : supermarché, télémarketing. La scène de phoning, criante de vérité, une amie me l'a décrite textuellement : laissez vos cerveaux à l'entrée et reprenez-les en partant. Infantilisation, une vente est saluée par des applaudissements. Si certains s'en accomodent, ce n'était pas son cas. La suite, la dépression et un certain laisser-aller.


La deuxième partie m'a un peu perdue en route. D'après les critiques, une membrane réalité/télévision se dissout et on se retrouverait dans une réalité transformée par Agnès. Cet aspect-là ne m'a pas trop marquée, soit que je ne l'ai pas compris, soit qu'il ne m'a pas touchée. Je pense que la pièce a pu être remaniée entretemps, d'après certaines lectures qui du coup ne m'aident pas trop à me retrouver. Aujourd'hui les personnes que je connais ne se rêvent pas à travers un écran de télé mais d'ordinateur, de jeux en réseaux en mondes virtuels, ils se créent un personnage déconnecté de la réalité mais surtout déconnecté d'un monde du travail où ils n'ont pas trouvé leur place ou ne l'ont plus.

C'est peut-être ça "Sous les visages", ce personnage que nous sommes, perçu à un moment par certains, qui n'arrivent pas à comprendre que la réalité est bien plus complexe qu'une case pratique pour ranger les gens, que les définir à travers un métier ne suffit pas et que si le "moi" peut se résumer à ce qu'ils en savent, il ne saurait s'y réduire.

J'ai vraiment aimé le spectacle (surtout le début) ainsi que la mise en scène. Réaliste et poétique. La voix d'ouverture, qui me fait penser à une actrice française dont je ne retrouve pas le nom qui j'espère me reviendra, une voix entre celles de Valérie Bruni Tedeschi et d'Amira Casar. Les acteurs sont excellents, les actrices notamment avec un jeu et une performance de danseuses contorsionnistes. Bravo pour l'accompagnement du Quartz. J'ai mis un moment à comprendre comment fonctionnait le décor, dans lequel les personnages se faisaient happer, apparaissaient ou disparaissaient.


Photo  ©Alain Monot

La première partie m'a fait l'effet d'un miroir, d'où une baffe gigantesque. Elle m'a rappelé des situations vécues, par moi ou par mes proches, racontées comme on peut les raconter sans détour à quelqu'un qui peut comprendre l'angoisse de ne pas avoir de port en vue, qui comprend pour l'avoir vécu de trop près et ne risque pas de s'effondrer face au sentiment d'incapacité dans lequel on se retrouve face à l'autre. Dans le spectacle, c'est une vérité que l'on cache en se forçant pour ne pas faire peur aux parents, suivi de la "mise à nu" (après coup, je repense à l'Adversaire avec Daniel Auteuil, qui relate un fait divers, la vie d'un homme qui a préféré vivre dans le mensonge et tuer sa famille que de les/se confronter à la vérité). Les parents qui ne comprennent pas le contexte, essayent maladroitement d'aider et se trouvent infiniment et tristement inutiles.

J'ai regretté que la colère évoquée au début ne se transforme en rien car ce n'est pas dans ma nature. Ou qu'il n'y ait pas de conclusion à cette colère. En chacun la réponse. Parfois la colère n'aboutit à rien d'autre qu'à l'acceptation de soi-même et de sa situation. Et la seule chose que l'on peut faire, c'est d'accepter, soi ou l'autre, à défaut d'avoir les clés pour tout comprendre.

Sous les visages, pièce de et par Julie Bérès, avec la Compagnie Les Cambrioleurs
Plus ici , et je vois la catégorie choisie par Télérama : théâtre acrobatique.

lundi 29 mars 2010

Revenge (Dark night of the soul) traduction

Sur demande, une traduction de cette chanson.



Le texte d'origine pour commencer

Danger Mouse And Sparklehorse: Revenge
This song is performed by Danger Mouse And Sparklehorse, appears on the album Dark Night Of The Soul (2009) and features The Flaming Lips.
http://lyrics.wikia.com/Danger_Mouse_And_Sparklehorse

Pain
I guess it's a matter of sensation
But somehow
You have ways of avoiding it all

In my mind
I have shot you and stabbed you through your heart
I just didn't understand
The ricochet is the second part

Cause you can't hide
What you intend
It glows in the dark
Once you've sought
The path of revenge
There's no way to stop
And the more I try to hurt you
The more that it hurts me

Strange
It seems like a character mutation
Though I have all the means
of bringing you fuckers down
I can't make myself
To destroy upon command
Somehow forgiveness
lets the evil make a loss

No you can't hide
What you intend
It glows in the dark
Once we become
The thing we dread
There's no way to stop
And the more I try to hurt you
The more it backfires
The more it backfires
The more that it backfires


La traduction pas littérale

j'imagine que la douleur est une question de perception
mais d'une certaine façon il y a des manières de l'éviter

dans ma tête
je t'ai tiré dessus et poignardé dans le coeur
je n'avais simplement pas compris
que la suite, c'est que ça allait ricocher

car tu ne peux pas cacher
tes intentions
elles brillent dans l'obscurité
une fois que tu as cherché
le chemin de la vengeance
il n'est plus possible d'arrêter
et plus j'essaye de te faire du mal
plus cela me fait de mal

Etrange
on dirait un changement de caractère
bien que j'ai tous les moyens
de vous mettre à terre, connards
je ne peux pas me forcer
à détruire sur commande
d'une certaine manière pardonner
fait perdre le mal

Non tu ne peux pas cacher
tes intentions
elles brillent dans l'obscurité
une fois qu'on devient
la chose qu'on redoute
il n'y a pas moyen d'arrêter
et plus j'essaye de te faire du mal
plus cela se retourne contre moi (x3)

dimanche 28 mars 2010

Ariane Moffatt à l'espace Keraudy

J'avais eu l'occasion et le plaisir de voir Ariane Moffatt au mois de novembre dernier à ... Plaisir :)

Pour le coup, je publie la note que j'avais rédigée à l'occasion (placée là au 24 novembre 2009, héhé, j'ai fini par découvrir qu'on peut modifier la date des publications ... je vais pouvoir ajouter mes archives).
J'avais été enchantée de la découvrir sur scène, pétillante et énergique.

Cette fois, ayant eu l'occasion de mieux connaître ses chansons entretemps, j'espérais apprécier encore mieux le concert et la soirée. L'annonce d'un nouveau batteur m'avait cependant déçue et me laissait dans l'expectative tant nous avions été enchantés par la performance du batteur précédent.

Déception est le mot qui résume le mieux la soirée de mon point de vue (et pas forcément pour mes amis). Pas le même set, pas le même batteur, pas le même guitariste non plus apparemment, son moins bien réglé, un bon concert bien mais moins pêchu qu'en novembre.

Elle revisite toujours ses morceaux pour leur donner une tonalité plus rock et électro que sur l'album, ce qui m'enchante (sinon autant écouter l'album chez soi) mais plaisait moins à une de mes amies. Alors, le set a-t'il été revu pour convenir au plublic de l'album ? C'est la fin de la tournée (il reste 3 dates) et la fatigue se ressentait. C'est probablement plutôt pour cette raison que le set a été revu, ce qui a donné lieu à un concert beaucoup plus calme, moins de morceaux rock et électro. La dernière fois elle s'était également permis plus de digressions, partant carrément dans un délire reggae dub en fin de chanson (sur "Montréal").

Bien sûr, restent le dialogue avec le public et le plaisir des mots, cependant gâché par les réglages son et micro. Quand je revois les vidéos que j'avais prises en novembre avec un petit appareil photo, le son est net alors qu'hier la voix était parfois nasillarde (plus les autres problèmes de son sur la batterie ou la guitare).

La salle était bien plus remplie qu'à Plaisir et le public vraiment en demande, nous avons eu 2 rappels malgré les signes de fatigue. Très surprenant, j'ai vraiment eu l'impression que l'énergie leur revenait au dernier rappel !!! Et le concert s'est terminé sur "Blanche" et "poussière d'ange" qui commencent tranquillement pour se terminer vraiment rock. De quoi donner une idée de ce que le concert aurait pu être à ceux qui la voyaient pour la première fois.



Un très bon fil musique Télérama, Ariane Moffatt en concert privé (en 3 parties)
http://www.arianemoffatt.fr/
http://www.youtube.com/arianemoffatt
http://www.myspace.com/arianemoffattmusique

samedi 27 mars 2010

Jessie Evans / Jesca Hoops les femmes s'en mêlent

En toute franchise je n'avais pas prêté attention à ce concert à cause de l'intitulé "les femmes s'en mêlent". Perso, le féminisme n'est pas mon combat, je peux comprendre (enfin je crois) que certaines y tiennent mais non merci, je préfère fustiger les magouilles politico-financières et dépenses publiques d'élus intéressés ici et là.

Toujours est-il que mercredi, je tombe sur un article de Télérama. Jessie Evans s'en mêle, la "punkette-vamp californienne" qui vit à Berlin. Haha voilà qui est intrigant. L'article lu et quelques vidéos plus tard, je sais ce que je fais de mon vendredi soir.

J'ai raté un peu la moitié du concert de Jesca Hoops qui ouvrait le bal. Chansons folks mélodieuses. Très calme en comparaison de sa bondissante consoeur, néanmoins touchante et non dénuée de présence. Elle chante guitare en mains, seule une choriste vient l'accompagner sur la fin. Bien aimé. C'est difficile de faire la première partie de Jessie Evans.
http://www.myspace.com/jescahoop




Jessie Evans.
Imaginez une femme aux membres élancés, arborant une combinaison moulante de serpent. D'emblée, elle captive l'attention. L'affiche le suggérait déjà, elle a vraiment le physique de Josephine Baker et se balance telle une danseuse de cabaret. Un regard (fards et faux cils!) et un déhanché hypnotiques. Elle occuppe la scène et descend dans le public. Elle prend l'espace, n'hésitant pas à se frayer un chemin en poussant une personne qui la gêne. Fermement mais sans violence. Ca c'est pour le côté physique. On l'imagine plus grande lorsqu'elle est sur scène. Un mélange entre un félin et une déesse inca. Sexy et sensuelle. Une gestuelle travaillée, mélange de pom-pom girl, de danse tribale et de cabaret.

Côté musique, une voix de velours, posée, pas trop grave avec un timbre particulier. Techniquement (ah oui, cet aspect me semble souvent superflu) je me demande quand même comment elle arrive à chanter, jouer du saxo sans perdre son souffle en dansant comme ça. Elle, un batteur (excellent, mais elle l'efface lui aussi), un accompagnement électro. Pour le style musical, je m'aventure dans une description imparfaite : c'est un mélange de mambo électro très dansant.  Très très dansant. Ca donne la papatate. J'ai dansé, grand sourire au lèvres, savourant chaque note et chaque ondulation comme un élixir de vie.
http://www.myspace.com/jessieevansmusic


jeudi 25 mars 2010

Mots clé : le succès de la réussite

J'utilise Google Analytics pour suivre les visites du blog. Ca sert juste à voir si mes bêtises intéressent quelqu'un, autant dire que si j'écris pour moi pas besoin de publier.

Voilà le résultat des recherches par mot clé, c'est à dire les gentils internautes (vous) arrivent là en tapant ces mots dans un moteur de recherche type google :

1. y a pas de vie... juste le travail: soit c'est un livre que je ne connais pas soit ces personnes sont candidates au suicide. J'espère les avoir aidées dans un sens ou dans un autre.
2. porn mix grosses : !!!! ... mais bienvenue !!
3. pas que le travail dans la vie : ok, là je comprends
4. blogger : un peu vague mais pourquoi pas

D'après le point n°2, il semblerait que ma stratégie de mots clé ait une faille quelque part ... je cherche encore où ... Mais après tout il est encore temps de songer à un repositionnement stratégique plus vendeur.

mercredi 24 mars 2010

Mes madeleines (2) : l'héritage familial (ou conseil aux parents)

L'héritage familial, qu'on le revendique ou qu'on s'en éloigne, c'est toujours un peu lourd. Pour moi, ça commence par "l'internationale" que mon oncle chantait pour faire bisquer (et surtout marrer) mon arrière-grand-mère. Ca change un peu du sampiternel "bon anniversaire" et puis ça fait toujours son effet.

la relève est assurée

Chez mes parents, il y a toujours eu plein de vinyles et de CDs ... qu'ils n'écoutaient jamais. Des pochettes religieusement triées (bat les pattes t'as pas les mains propres), Barbara et l'intégrale des Beatles cotoyant les Chaussettes noires, Gainsbourg et les classiques du Jazz et de la musique classique. Bref, un temple regardé de dessus ou de côté mais pas de trop près quand même tu vas rayer le disque.

Et à côté de ça, il y avait les grands-parents qui écoutaient de la musique à longueur de journée : Rondo Veneziano (sisi, j'ai été lobotomisée fan à 10 ans ), Claude François et Joe Dassin (j'aime encore).  Ca sert toujours lors des quizz. Et puis Bourvil. Avec un papi pitre de la première heure, il adorait, et nous aussi.
Après on a eu droit comme tout le monde au marketing des Chantal Goya, Dorothée, les Musclés et leur acolytes réunis, et c'était pas facile de résister.

Bourvil, c'est donc ce qui m'est arrivé de mieux avec Jo Dassin, malgré les efforts parentaux pour nous faire écouter Henri Dès, Nana Mouskouri, sans parler de Picolo et Saxo ou Pierre et le Loup. Ca c'est quand même un truc de base : c'est superbe, mais à 10 ans on s'en fout un peu. Je pense être à peu près mure pour écouter ça aujourd'hui.

Bref, tout ça pour dire que c'était pas gagné d'avance, mais que ça aurait pu être pire. Des fois le salut tient à peu de choses. On verra comment je me débrouillerai  un jour (ou pas).

Bourvil
On connaît A bicyclette, la tactique des gendarmes. Moi je ris encore en écoutant "rondes et chansons enfantines" un superbe album pour enfants. La belle abeille, le vieux tromblon.... voilà.


Bourvil - La belle abeille
envoyé par Polissonne-bis. - Regardez plus de clips, en HD !

Quant à moi tout va bien merci, j'écoute Death Cab for Cutie en écrivant cette note.

lundi 22 mars 2010

Mes madeleines (1) : faute avouée ...

On a tous dans notre discothèque ou notre mémoire musicale des morceaux qui ont une résonnance particulière.
Ce sont ceux que l'on a découvert par hasard, par les copains, ou par un amoureux, des morceaux que l'on associe à une personne ou un moment de notre vie, ce qui leur donne une saveur unique.

Certains d'entre eux, on a du mal à l'avouer, on les écoute encore avec nostalgie (d'ailleurs on les écoute tout seul) et c'est bien la seule raison valable qu'on se trouve pour justifier d'en connaître les paroles par coeur.



Forever Young, Alphaville
Là, c'est tellement vieux que je sais plus franchement d'où ça sort. J'avais 10 ans, c'était un carton et le morceau a quand même été remixé un paquet de fois apparemment. Il a servi de BO au film du même nom et que je n'ai pas vu, 10 ans plus tard, et c'est peut-être là qu'il s'est imprimé dans ma mémoire ... oups, là plus d'excuse j'avais 19 ans ...



Can't fight this feeling, Reo Speedwagon
Un amoureux qui sent le sable chaud et vit très très loin et qui vous fait une K7, quand on a 18 ans, on la garde préciseusement et elle vous accompagne toute votre vie. Heureusement que j'avais pas vu le clip à l'époque ...



Run, Baby, Run, Sheryl Crow ou la théorie de la mélancolie sous contrôle
Un concept particulier inventé par un ami très cher quand j'étais étudiante : écouter Sheryl Crow en boucle pour se forcer à la mélancolie !! Je crois que je n'avais jamais entendu de théorie expérimentale aussi stupide et drôle à s'infliger.



Heureusement, il y a du bien meilleur que ça, pour une prochaine fois .. mais c'est moins drôle !!!

Foire aux disques de la Carène : pêche du dimanche

Faire un tour à la foire aux disques de la Carène, c'est plonger dans un univers de vinyles, CDs et BDs d'occase en prenant le risque de rester enfermé pendant des heures, de discuter avec les collègues qui déstockent, croiser les copains venus pour faire pareil et ne pas profiter du soleil. Se retenir d'acheter tout ce qui passe dans nos mains. Trancher dans le vif. Cédés à moitié prix ou à tiers, mais l'abondance, mes penchants musicaux non-tranchés entre pop-rock et électro (moins représentée quand même), ma curiosité pour le jazz rendent le choix difficile.

Je passe les CD un par un, tiens celui-là je l'ai, celui-là je connais hahaha, mince j'aime bien cet artiste mais je ne connais rien à ses albums. J'ai plutôt tendance à faire plusieurs écoutes avant de me lancer dans l'acquisition d'un album, et ma curiosité m'engagerait à remplir un sac-à-dos.

Entre préparation (les groupes que je recherche) et impro totale, le résultat de la pêche, une prise que risque quasi-nulle, mais je me fais une note mentale pour de futures écoutes et futurs achats.

- "Harvest" de Neil Young, dont l'emprunt à une copine a tourné à la prise d'otage et qui tourne en boucle dans la voiture. Ma chanson préférée est la première de l'album, Out for the week-end.

- "The colour and the shape" des Foo fighters, un album qui fait partie de mon top 10 des années 90 (avec les Lemonheads, le Teenage Fan Club et les Posies) et que j'écoutais euh ... sur deezer. J'en ai même encore certains sur cassette, dont quelques black sessions des inrocks ... collector !

- "The Coral", du groupe éponyme. J'avais découvert le groupe et son album précédent, le magnifique "Magic & Médecine", chez mon disquaire préféré. Les albums dont on ne jetterai pas un titre sont rares, c'en est un. "The Coral" demande plusieurs écoutes encore, avec la sensation d'être en terrain bien connu mais l'album est suffisamment différent du suivant. Il semble de la même veine : rien à jeter. Bref, bonne pioche. Merci les archives des Inrocks, plus d'info sur le groupe et ces deux albums par ici:

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/article/the-coral/

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/article/magic-medicine/

Les albums de The Coral sont en écoute intégrale sur Deezer, mais je me fends d'un petit aperçu (difficile tant les morceaux sont variés).

Découvrez la playlist the coral avec The Coral

lundi 8 mars 2010

very bad trip

On aimerait ne voir que le côté lumineux des gens. Supprimer par la seule force de la pensée la simple possibilité que la méchanceté et la noirceur existent en dehors des livres. Se rassurer en pensant qu'on navigue hors de ces chemins tristes et nauséabonds.

Vivre un vrai polar, glaçant comme une mauvaise descente de trip fait rarement partie des expériences dans la liste des voeux de nouvelle année.

Il suffira pourtant de ce garçon si sympathique qu'on ne connaît pas tant que ça finalement, si possible avec un petit accent des pays de l'est. A qui on fait confiance à cause ou pour une amie.
D'une fille un peu naïve, qui croit un peu son intuition et beaucoup en l'être humain.

Ils ont rendez-vous et elle le trouve accompagné de deux spécimens malfrats d'un genre duquel elle a déjà eu affaire. Pas sympathiques et pas l'air malin. Et ça cause. Affaires justement. Quelques mots sont lâchés "fric", "millions", "buter". Des éléments familiers et contradictoires se télescopent, une discussion à 4 qui se poursuit en tête à tête. Rires nerveux. Une brève analyse de la situation la font passer de l'incrédulité à stupeur et tremblements. Confrontation de "lui-tel-qu'elle-croyait-le-connaître" et "lui-tel-qu'elle-le-voit-là". Le personnage connu débonnaire et souriant s'est transformé en inconnu vindicatif et macho. Abasourdie. Les bruits, les rires et les lumières du bar s'effacent avec son sourire pour laisser place à une sorte d'horreur froide et dégueulasse. Colère. Eclats de voix. Ce n'est pas possible et le déni est alors la seule façon de sauver la mise.

Mais une précédente rencontre soldée par une immense déception a ouvert la brèche de la confiance donnée. Finalement c'est cette précédente rencontre qui rendra possible l'inacceptable et lui permettra d'exister. Et c'est ce côté obscur, celui qu'elle découvre et refuse qui gagne le combat.

La suite c'est qu'elle n'arrive pas à trouver la sortie, comment s'effacer. Quelque chose la retient ou la pousse. Un sentiment d'impuissance. Elle n'a plus la force de rire ni de parler mais donne le change. Elle ne se taira pas et est prête à en assumer les conséquences. Alors que se passera-t'il demain matin, tout à l'heure ? Qui s'est déjà trouvé confronté à la possibilité de sa propre mort se pose forcément la question ce qu'elle pourrait être. Pas celle des autres, juste ou injuste, volontaire ou accidentelle. La sienne. Après tout qu'est ce que c'est ? Juste un moment à passer, pour aller nulle part mais le moins péniblement possible puisque c'est inévitable. Allons.

Un grincement de porte et un frisson irrépressible et durable. Le calme. L'attente. Rien. Elle se lève.

Un café, des confidences, plusieurs explications et une heure plus tard, il ne reste que l'histoire d'un conte à faire peur aux grandes filles. Une histoire nauséeuse incarnée de manière trop réelle.

Le garçon sympathique était à bout. Un mélange de ras-le-bol, pression, fatigue, alcool, excitants. Elle comprend. Mais elle ne pardonne pas. Une nuit d'angoisse ça ne s'oublie pas. Parce qu'est-ce qui a poussé le garçon si sympathique à tenir ce rôle sordide et vouloir faire vivre sa propre souffrance ?

C'est fini. Il reste une sensation, indéfinissable, que tout a changé. Ecrire. Les mots servent à laisser une trace pour ne pas oublier et éviter que la colère ne fasse cet office et s'installe profondément.

dimanche 7 mars 2010

tristesse

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/43481/article/mort-de-mark-linkous-de-sparklehorse/

Télérama lui rend hommage ici . A voir pour les vidéos Youtube notamment( dans la page et en commentaire).


J'avais découvert son travail par le magnifique album/projet Dark night of the soul.

Ironie du sort, la parution de l'album, bloquée par un désaccord avec la maison de disque, allait/va finalement avoir lieu. Je ne l'écouterai plus de la même manière

Tristesse.

Deux morceaux de Dark night of the soul : Revenge



et le magnifique Star Eyes

the bellrays vs the xx : aux antipodes des expériences musicales

Evidemment il n'est pas question de comparer les styles musicaux de ces groupes.

J'ai fait l'expérience des deux cette semaine. J'ai vu les premiers en concert et écouté les deuxièmes en boucle.

The Bellrays, c'est pas mon truc. Elle chante bien, mais le côté Tina Turner ... un peu trop vieux. Ce qui est surprenant c'est que la musique n'a pas ce côté "vieillot" : on y collerait dessus une bonne voix de hard-rock ça marcherait toujours !!!! En tout cas je me suis retrouvée à danser et bouger la tête ... comme si mon corps était dissocié de mon cerveau. Inquiétant. J'avais vu quelque part que Freud comparait la musique à l'hypnose. C'est peut-être ça.

Bref, il y a des groupes qu'on apprécie en concert et qu'on n'écouterait pas chez soi. Je l'ai déjà dit, le contraire est vrai aussi. C'est là que j'en viens à The XX. Ils proposent une musique relativement introspective. J'ai été surprise, en écoutant leur album à différents moments, que leur musique amplifie l'état d'esprit dans lequel je me trouvais, et deux cas sensiblement différents quand même. Dans un cas, j'étais plutôt d'humeur mélancolique, dans l'autre, je me reposais au soleil comme un chat en état de semi-léthargie. Chaque fois, la musique convenait parfaitement. Lorsque je me reposais, je ne retrouvais pas cette touche mélancolique que j'avais ressentie et bizarrement, la musique allait jusqu'à produire la création d'images mentales favorisant la relaxation.
Bon je ne prends rien hein !!!(ça vaut d'être précisé) mais j'étais dans un état de fatigue extrême.


Et le lien le voilà : je me demande bien ce que the XX peut donner en concert.
Un début de réponse ici d'après les Inrocks.


Shelter



L'intro de VCR me fait beaucoup penser à celle de "The time that's mine" des Miserable Rich. J'ai fumé la moquette ?



java c'est pas d'la menthe à l'eau

Notre relation remonte à il y a plus de 10 ans. Je découvrais sur scène un groupe à moitié en survêt. Je ne me souviens plus mais je ne crois pas que c'était eux que j'allais voir, ils devaient faire une première partie. Mais quelle première partie !!! Chronique d'une toxine. Le plaisir des bons mots et des jeux de mots, scandés sur un rythme entre rap et musette. Découverte. Des textes à la Audiard. Tombée dans la marmite.

L'histoire se poursuit avec Hawaï, un album aux textes ciselés. Franchouillard mais ça nous parle et ça nous donne envie de faire tout valser sur un air de bonne humeur.

Vieilles Charrues. Je me souviens encore de leur arrivée sur scène, un début d'aprem au soleil devant un parterre entre attente et décuitage. Erwan arrive, on peut lire la surprise sur son visage et je crois même qu'il recule. Et oui. Enorme, même si c'est pas plein, en plein jour on voit tout le monde de la scène. J'en ai fait l'expérience il y a deux ans, en montant sur la scène Kerouac après un concert. Tout le monde se barrait voir le groupe suivant. Coup de bol la personne qui nous faisait visiter ne savait pas qu'on n'avait pas trop le droit. Bref, impressionnant. Pour en revenir à nos amis guincheurs, nous avons pu découvrir leur goût du déguisement et de la mise en scène. L'apparition de Dieu aux Vieilles Charrues est un de mes meilleurs souvenirs du festival. Pensez-donc, ça ne doit pas arriver souvent dans une vie une occasion pareille.

Suit Safari croisière mais l'album n'arrive pas à me convaincre. Déception. Rupture.

Lorsque j'ai vu que Java passait en concert à la Carène, je n'étais pas sure de vouloir y aller. Une écoute ou deux après Maudits français, je décidais de reprendre notre relation où nous l'avions laissée.

Non le nouvel album n'évite pas les redites, on revisite les thèmes qui ont fait le succès du premier album : terroir, bière et culture franchouillarde. Les bons mots ne sont pas encore à la hauteur des attentes du 1er album, mais pas mal. Je me marre, j'aime. Ta gueule aussi, pour moi c'est leur version de la fièvre de NTM. Ouais ça sonne mais non, définitivement non, l'auto-promo, auto-satisfaction, je-descends-les-autres j'adhère pas.

Revenons au concert. Pas déçue. Deux heures de pur spectacle. Du grand guignol me dit-on. Mais moi j'ai déjà un plein sac de souvenirs et ça compte. On aura remarqué une diction un peu rapide (accélérée en milieu de spectacle) qui ne souffre pas la méconnaissance des textes pour arriver à suivre. Un spectacle un peu décousu qui passe le nouvel album en revue et pas mal d'anciens morceaux. Très probablement dû à l'envie de trop en faire pour ne pas décevoir, on ne leur en tiendra pas rigueur. Je suis bon public et m'y suis laissée prendre avec plaisir et un grand sourire. Le public renvoit l'énergie que Java nous donne, et moi aussi. Je chante, je connais par coeur ou presque les paroles du permier album, je crie (j'hurle à décalquer les oreilles des copains), je danse. Java, c'est pas d'la menthe à l'eau ! Ils ont mis le feu.

samedi 6 mars 2010

quizz défonces et grosses bitures

Les Fauvettes organisent régulièrement des quizz. Ou plutôt cherchent des gens pour organiser des quizz :)

Voilà celui de mardi dernier : http://newreborn76.blogspot.com/2010/03/playlist-defonces-et-grosses-bitures.html

Dommage il manquerait "je suis saoule" de Rachel des Bois, avec un texte incisif ... mais on ne peut pas tout mettre !!!

vendredi 5 mars 2010

technologie et fracture sociale

On lit beaucoup à quel point et à quelle vitesse la technologie change et ce qu'elle peut nous apporter : confort, gain de temps ...

On lit aussi à quel point elle a changé notre vie pour faire de certains d'entre nous des accros geeks en quête permanente de nouveauté. Que cela réponde à une soif de connaissance, de maîtrise ou de nouveauté, chacun est juge.

On parle de fracture numérique, de ceux qui n'ont pas accès au St Graal internet (c'est sûr, la cause est bonne).

On parle aussi de la dépression liée à l'usage d'internet, facteur ou révélateur d'un état d'isolement.

Ce qu'on lit plus rarement, c'est que pour une part infime de la population qui s'y retrouve (quel pourcentage de la population dépasse les usages basiques du web ?), il reste les autres, les laissé-pour compte de la technologie, insensibles à ses sirènes.

On voit déjà à quel point certains métiers ont été révolutionnés : les multi-tâches/mal-payés font partie de notre quotidien. Des tendaNces lourdes pour le journalisme, les communicants, mais pas seulement. Comment les salariés vivent l'évolution de leur poste ? Les techniciens, les ingénieurs sont régulièrement formés par leurs entreprises pour continuer à être productifs. Mais quid du comptable ou du commercial qui voient les outils se multiplier pour "leur faciliter la vie" mais surtout et encore accroître la productivité et la traçabilité.

"Vous n'avez pas travaillé ce matin", voilà ce que sort un jour le chef d'équipe FT à une amie. Si, mais le système étant en rade la veille, finalement pour ne pas perdre de temps elle ne s'en est pas servi. La téléprospection, basée sur une centrale d'appels automatiques : un argumentaire en mains, pas besoin de réfléchir. Mais pas de pause non plus. Tu raccroches, la centrale compose un nouveau numéro.

On ne lit pas comment l'accélération technologique peut accentuer la fracture sociale. Si les entreprises qui réorganisent à tour de bras créent ainsi un mal être chez leurs salariés, qu'en est-il des outils technologiques ? Que se passe-t'il pour ceux qui ne sont pas tombés dans le chaudron et subissent l'ère des nouvelles technologies et leur perpétuelle évolution ?

"Si l’adaptation au changement est un facteur nécessaire de progrès, on ne peut cependant ignorer qu’elle s’accompagne de coûts économiques, sociaux et humains, ceux-ci pouvant expliquer souvent une complaisance, plus ou moins générale, à l’égard des résistances individuelles et collectives qui ne manquent pas de se produire. Les coûts économiques tiennent aux rationalisations et aux restructurations, qui peuvent affecter des pans entiers de l’activité économique, et des régions importantes. Parmi ces coûts économiques qui en découlent, le chômage est le plus grave.
Quant aux coûts humains de l’adaptation, ils frappent les individus qui ne peuvent, du fait de leur âge, de leur formation, de leurs traditions, faire preuve de la mobilité géographique ou professionnelle nécessaire aux transformations requises.
On rencontre là le douloureux problème des « laissés-pour-compte » du progrès. C’est pourquoi on a pu voir se mettre en place, dans les pays affectés par d’importants changements, des politiques dont le but est de réduire leurs coûts ou d’en atténuer les effets négatifs. Elles ne seront cependant efficaces que si elles aident les victimes du changement à s’adapter aux nouvelles conditions de l’activité et si elles, sont temporaires ; sinon, elles tendent à entraîner chez les individus une acceptation passive du changement et à perpétuer des situations artificielles. La politique d’adaptation ne saurait être une politique durable de l’assistance généralisée. (…)
Raymond Barre, « Changer pour progresser », Le Monde, 21 octobre 2003.


Bon voilà tout ce que j'ai trouvé. Apparemment ça n'a pas marché.