jeudi 12 décembre 2013

Albin de la Simone, conteur pas cabot

C'était en 2008. J'écoutais la radio, une chanson passe et me chamboule. "J'aime lire". Albin de la Simone, les mots me parlent, sobres, ils parlent de moi, drôles, ils collent à mes oreilles, déroulent les centaines d'histoires que j'ai lues, que je lirai ou ne lirai pas.
La voix, particulière, leur confère une douceur savoureuse. C'était il y a plus de 5 ans mais je n'ai pas de peine à retrouver les émotions que cette chanson m'ont procurées : il me suffit de l'écouter de nouveau, toujours avec le même bonheur. J'attends toujours la suite avec surprise et délectation. Un petit sourire au coin des lèvres.
L'album, "Bungalow !",  drôle et énergique, a vite tourné en boucle, suivi du précédent, "Je vais changer", où je retrouvais avec plaisir Jeanne Cherral, une chanteuse que j'affectionne. 
Catastrophe, ce pull, vendéen, n'importe quoi, j'ai changé, ces mots stupides, je te manque, tu ne peux rien faire, non merci. Ses textes parlent d'amour, de la vie avec simplicité, drôlerie, parfois mélancolie et une telle élégance. Savoir (se) raconter et (se )réinventer, car ce ne sont jamais les mêmes histoires, les mêmes mélodies, avec des mots simples, jamais les mêmes, voilà ce qui pour moi fait la force et le charme de ses chansons. Les mots glissent, preuve d'un travail d'orfèvre. Séduisant, mais pas cabot.
"Notre homme" , "Elle fréquentait la rue Pigalle", quelques chansons racontent un univers plus triste de manière poignante sans sombrer dans le pathos. Je pourrais raconter ces chansons mais le mieux est de les écouter. Je pense que chacun s'y projète et y voit sa propre histoire. Ce qu'il cultive en jouant avec les limites de la suggestion.




Un concert au Run ar Puns s'est ajouté à mon plaisir. Salle intimiste, concert dynamique, un petit show délirant qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais connu. J'ai conservé l'affiche. Je ne savais pas encore.

J'ai cru qu'il écrivait pour d'autres : je trouvais ses chansons parfaites. Il semblerait que non, puisque c'est la composition son métier. De prestigieuses collaborations que sa modestie ne laissent pas soupçonner. 

Il passe un peu de temps. 5 ans. Un nouvel album, "Un homme", dans lequel je ne me retrouve pas. Plus mélancolique, plus dépouillé. Différent. J'en retiens "J'étais ici hier", qui m'émeut à chaque écoute.

Hier il était au Vauban et moi aussi, du coup, fidèle au rendez-vous. Je ne savais pas. La salle était configurée en mode "cabaret" plutôt que concert, avec tables et chaises. Pas bondée. Je passe une première partie, Colin, perfectible.

Albin de la Simone. Seul au clavier, puis accompagné de deux musiciennes, Maëva le Berre au violoncelle et Anne Gouverneur au violon et clavier.

Je suis tombée amoureuse au moment où sa voix s'est posée. Captivée, emportée et un peu surprise de la délicieuse magie opérant instantanément. J'ai bu chaque mot, savouré chaque son, chaque regard. Les pieds qui marquaient le rythme. La musique était parfaite. Rien d'autre n'existait, comme dans un état de transe amoureuse. Hier soir, Albin de la Simone a joué son nouvel album et revisité d'anciens morceaux. Les nouveaux arrangements sans fioritures laissent la place à sa voix et aux instruments : le parfait équilibre. Généreux et simple, il a, avec ses musiciennes, conquis la salle, qui ne les aurait pas laissés partir.

Je ressors les anciens albums. Bonheur toujours. Cependant, les choeurs de "Bungalow !", sur certains morceaux, me paraissent inutiles, comblant un vide qu'il n'y a pas lieu de combler. Sa façon de chanter aussi a changé. Maintenant je sais : la maturité.








Le web nous réserve des pépites : un concert au musée d'art moderne de Paris, devant une de mes toiles préférées, de Robert Delaunay, un de mes artistes préférés avec Niki de Saint Phalle. Tant pis si le son n'est pas terrible pour une fois, j'aurais aimé y être.
La crise, et Mes Epaules en session Télérama (très bonne qualité).

Et une émission récente de France Inter que je livre confiante avant même de l'avoir écoutée.


Juré, craché, la prochaine fois je lui demande une interview.

dimanche 6 octobre 2013

un batteur sinon rien

Si vous avez l'occasion d'aller voir Peter von Poehl en concert, ne ratez pas cette occasion. 

Faites attention à la formation qu'il choisit pour jouer car il aime autant les concerts intimistes dans des lieux improbables, accompagné seulement d'un violoncelliste, que les concerts rock - oui, vous qui connaissez sa musique , soyez surpris, rock, c'est bien le mot - avec batterie et claviers/ vibraphone. 

C'est d'ailleurs dans cette dernière configuration que j'ai eu la chance de le voir hier soir au run ar puns à Châteaulin, et qu'il devrait passer à Langueux au mois de janvier prochain (enfin, à vérifier car on annonce aussi un violoncelle et une basse sur ce concert).

Quel concert ! Quelle énergie ! J'ai aimé voir aussi bien le jeu de batterie que le clavier et la guitare. Mais le batteur !!  C'est une promesse, un batteur. 


J'ai bien vu qu'il s'ennuyait, à sa façon de se rassoir, le dos légèrement vouté et l'oeil un peu absent, malgré les regards attentifs de Peter von Poehl.
Et puis.
Il y a eu cet échange, ce petit mouvement de main, genre "ok c'est parti" et ce sourire de plaisir.
C'était bien parti.
C'est sûr que quand on embarque un batteur dont tu peux à peine suivre le mouvement de baguettes mais qui ne semble qu'effleurer la batterie et les cymbales, faut lui proposer de lourd sinon il s'ennuie ferme.

Peter von Poehl, pour faire court, c'est plutôt ça.




L'ancien groupe de Ludwig Dahler, le batteur qui l'accompagnait hier soir, the international noise conspiracy, c'est ça





D'après cette interview de Metal Assault, il officie aujourd'hui avec Free Fall , un groupe de hard rock.
Genre, tu vois le mélange.

Salles de concert, un petit peu de précision s'il-vous-plaît, saviez-vous qui serait sur scène avec Peter von Poehl ? Nous non plus. 

Surprise et enchantement.

Guitare chant Peter Von Poehl / vibraphone, claviers Nicolas Maturiau / batterie Ludwig Dahlberg

A voir à Langueux le samedi 18 janvier 2014, et j'espère encore ailleurs http://www.legrandpre.info/saison-culturelle/janvier-2014/

dimanche 18 août 2013

Roselyne Bachelot à la Route du Rock 2013

La Route du Rock c'est génial, il y a plein de super concerts de groupes que seuls les gens comme toi et moi connaissent et tu peux en découvrir plein d'autres. Et tu peux croiser les membres de tes groupes locaux préférés de Trifoullis-les-oies au camping et boire une bière avec eux. Tu peux aussi faire un régime hamburger-collique et revenir sans avoir pris trop de poids.

J'avais déjà donné des conseils indispensables pour la survie en festival ici. Diantre ! trois ans déjà. Bon, j'ai oublié d'appliquer un ou deux d'entre eux comme se fixer un lieu de RDV par exemple. Youpi.
Bref, je vais révéler un petit truc : pour moi le meilleur endroit c'est devant la Régie son, parce que les ingés ou techs calent le son de cet endroit, donc il (le son) est bien équilibré et pas trop fort. C'est aussi là que tu vas rencontrer les journalistes de plein de magazines super sympas (ou pas) s'ils font un peu leur boulot et ne sont pas en train de picoler du champagne au bar VIP.
Donc, on pourrait se dire que c'est vraiment les puristes qui se mettent là, pour mieux écouter ? Non je ne me jette pas de fleurs en passant.
Et ben raté. Il y aussi les mecs qui connaissent les mecs du son et qui picolent et taillent une bavette devant la Régie. Oui ils sont arrivés à entrer avec une bouteille de rhum sur le site (il faut le faire vu la taille de la bouteille, c'était pas une miniature) mais je ne révèlerai pas le secret même si j'aurais préféré qu'ils ne l'eussent pu faire (gni ?). Pour info le coup de la Pom'Potes ça marche plus, j'ai vu faire ouvrir une compote devant moi.

Il y avait aussi trois jeunes femmes accréditées pour qui apparemment il était plus intéressant de discuter de leur coupe de cheveux que d'écouter le concert.

Avec lesgerards.com on a bien rigolé
Mais ta vie on s'en fout, on est là pour écouter le concert, bordel. Point.

C'est là qu'elle est, Roselyne. Et oui, fulminant je me suis souvenue de cette interview sur France Inter, où elle parlait de sa conversion au journalisme et de son expérience en politique. Les journalistes, dit-elle, commentent plus les robes des ministres féminins que leur programme.
Alors oui, accréditation ne veut pas dire journaliste, mais professionnel. En vrai certains travaillent surtout le côté relationnel, pas le professionnel. Mais pourquoi ne pas rester au bar dans ce cas ? On vous en voudra pas, et laissez-nous écouter tranquilles $%£ *ù *ù# !!!

Après cela reste-t'il une place pour parler de musique ? C'est en salle (de concert, pas de ciné !) qu'on fait les meilleures expériences. Mais Nick Cave, t'as raté Nick Cave ? Non mais allô quoi !!
Il faudra lire votre magazine ou blog préférés qui devraient se faire un plaisir de vous donner des détails. En attendant, je vais me coucher !

Un peu de pub pour un blog qui a fait son travail (à lire dans quelques jours) : http://www.jenesuispasunefille.com 

NB : séances de rattrapage sur Arte Live Web.
Voir ici : http://www.laroutedurock.com/arte-live-web-2/
Ou là : http://liveweb.arte.tv/fr/festival/Route_du_Rock_2013/

dimanche 23 juin 2013

Le cahier

Je le saisis, le soupèse et palpe sa texture, son épaisseur.
Je l'ouvre, le retourne, le feuillette et écoute le bruissement des pages.
Je lisse des deux mains sa couverture vieux rose et sa première page, suis les petits carreaux.
Je le contemple un instant, caméléon sur buvard vieux rose.
Je le retourne et lis " papier recyclé".
Que va-t'il contenir, que va-t'il raconter ?
Mes rêves et mes pensées
Mes mots, mes brouillons.
N'y tenant plus, je saisis un stylo.
Ca y est , il n'est plus vierge.