jeudi 18 décembre 2014

chimères

la vie est tellement triste, dit-il
la vie n'est pas si mal, dit-elle

tant d'énergie, pour qui, pourquoi ? leurs yeux, attirés par la lumière, mais dépourvus de sens,
ont glissé vers de nouveaux eldorados
me privant de mon sang, mes illusions perdues sont restées vacillantes
je les garde pour moi de peur qu'un coup de vent
les éteigne à jamais

lentement, pour ceux qui te soutiennent, fermement, retiens-les tes émois
cajole-les de toute ton affection , porte-leur ta chaleur,
et berce-les tes peurs, apprends à vivre avec elles
eux ? qu'importe
les meilleurs restent

cette pluie, le spleen, mes pensées vagabondes
loupiotes, couvertures, un livre et joy division

j'y ai cru, dit-il
je te vois, dit-elle

elle est partie, dit-il
moi je suis là, dit-elle

vendredi 12 décembre 2014

Santa Cruz vs Peter Kernel. KO musical

Comment parler d'un groupe qu'on aime et qu'on vient de découvrir ? En général, soit je me fais avoir par le charme, soit parce que j'ai pris une grosse claque. Les deux ne sont pas forcément incompatibles ... une relation sado-maso ? Vous faites comme vous voulez.

Donc, nous avons cette semaine un bon duo gagnant. Santa Cruz et Peter Kernel.

J'ai découvert Santa Cruz début novembre au Vauban, et Peter Kernel il y a 2 ans (au Vauban aussi) et je les ai revus hier, et c'est grâce à eux que j'ai fini par écrire cet article.

Je n'ai pas publié depuis un an. Non que mes bras soient tombés après Albin de la Simone (il y a un an jour pour jour) ni que je sois tombée dans une faille spatio-temporelle (thème qu'entre parenthèses j'affectionne particulièrement et qui je l'avoue a pu parfois servir d'excuse en cas de retard prolongé) ou dans une monde parallèle, sans musique (j'en transpire d'effroi).

Non, cette année ne fut pas moins remplie de découvertes et de ravissements que le traineau du père Noël. Mais quand les émotions reviennent, similaires, les mots pour les décrire ne changent pas vraiment. D'autres ont bien mieux écrit sur eux que je le ferais (journaliste : un métier, pour ceux qui en doutent). Je me livre aux mots et musiques que j'entends et qui m'enflamment, pas à ceux transposés sur papier après réflexion. Que je lis rarement, il faut bien l'avouer, quand il s'agit  de musique.

Santa Cruz 1 - Santa Claus 0
Santa Cruz. La première fois que j'ai vu le nom du groupe, je me suis dit, la musique espagnole, Rodrigo y Gabriela, bof. Pas mon truc. Puis, curieuse, on m'a dit "non non, c'est pas une groupe espagnol", j'ai écouté. C'était quelques jours avant leur concert à Brest. Depuis, leur musique emplit mon univers de manière presqu'exclusive. Je reconnais là les signes. Je suis amoureuse. Un univers folk-rock qui nous transporte aux Etats-Unis (banjo, pedal steel, textes en anglais sans accent français svp), leurs balades un peu mélancoliques prêtent à la rêverie et au voyage.

Si j'écris qu'ils sont beaux sur scène, on va dire "ben voilà". Ne nous méprenons pas : ce sont de très bons musiciens pour commencer. Et ils sont beaux et fascinants à regarder. Leur jeu, leurs échanges, regards, ces petits signes électrisants, ce plaisir qu'ils prennent à jouer ensemble est hautement transmissible. Un mois après, je suis toujours sous le charme et leurs textes m'habitent et m'inspirent (je l'avoue, j'écris des fois pendant un concert). Je suis donc retournée les voir. Quel regret de découvrir leur musique si tard. Quel plaisir d'avoir tant à explorer, de faire le voyage à l'envers. Leur site est une mine, généreuse, de vidéos et de chansons (je pense qu'on y trouve tous leurs albums en écoute intégrale). "Sesame noodles" m'a immédiatement semblée familière. Quelques surprises se cachent dans leurs albums. Un morceau avec Laetitia Sheriff (qui a fait au passage une très belle lecture chantée des poèmes de Yeats au Tara Inn le mois dernier avant son concert à la Carène). La découverte de Craig Snyder, écrivain et poète américain (contemporain, d'après wikipedia il est en vie!) ... L.A. lament m'a laissée sans voix et m'a rappelée les lectures de Jack Kerouac. Easy Rider. Bukowski.
Il me reste à les voir en concert acoustique. Ce doit être magique, à voir le très beau Live in Circle (ci-dessous). Des heures d'écoute ne m'ont pas permis de trancher entre ambiance acoustique ou électrique. Leur dernier album MicrOrgan propose une version acoustique d'une sélection de leurs titres entièrement réarrangés. Je n'ai pas encore poussé le vice jusqu'à écouter chaque morceau à la suite dans ses deux versions (NB : ça y est c'est fait). En tout cas c'est une belle entrée en matière et c'est probablement leur album que je préfère.

What about la catégorie grosse claque ? Peter Kernel y apporte la réponse. Ce groupe me réjouit par son empathie et son énergie. Ils donnent envie de danser et sauter sur place. Pas sautiller, carrément sauter le plus haut possible. Ou sauter sur ton canapé si tu es chez toi. Sur les meubles. Enfin, une cure de vitamine C pour la journée. C'est tout, et suffisant pour les classer directement de la deuxième catégorie. Bam. Il faut les voir sur scène. Je n'écoute plus trop leur album, pourtant très fidèle à la scène.

Il me reste un article sur A Place To Bury Strangers à publier. Resté en friche il y a un an. Catégorie claque (A Place to bury strangers et mourir). Mais pas la même. Rock "shoegaze. En voilà un terme intéressant.

The magical universe of Santa Cruz (un groupe de Rennes) : http://www.santacruz.fr





The jumping jack flash universe of Peter Kernelhttp://peterkernel.bandcamp.com