dimanche 8 novembre 2015

Fin de semaine, fin d'une époque

J'ai ressorti mes mitaines et les chaussettes en laine rouge, celles avec des traits en caoutchouc anti-dérapant en dessous. Je regarde le ciel s'obscurcir. Une lueur jaunâtre illumine le tableau un peu déprimant d'une fin de dimanche après-midi.
La  profondeur née de la superposition des nuages que j'aime tant me rappelle les couches architecturales que j'observais hier. Brest, ma ville en 3D. Sur le pont de Recouvrance, les flots apaisants de la Penfeld sous mes pieds, la rade et ses quelques bateaux en toile de fond, j'observais cet immeuble gris, frêle vestige d'un temps où le bon goût n'entrait pas dans les critères de construction. Il résiste narquoisement entre la vieille tour Tanguy et la barre d'immeuble blanche plus moderne qui le surplombe. Profondément moche. Il semble que la beauté du paysage n'en ressort que plus.
Le mois de novembre sera nostalgique. La ville se peuple du manque. Les rues se chargent du fantôme des êtres qui les ont habitées et s'en sont allés faire leur vie ailleurs, hors de la ville, au soleil, ou juste un peu plus loin. Et toi avec, bientôt. Résistance.
Les nuages se dispersent un peu et offrent à présent un ciel pommelé de gris, bleu, blanc, et touches de rose du soleil couchant.

J'attendais de voir H-Burns en concert depuis leur passage au festival We Love Green au printemps dernier découvert en replay Arte Concert ici. Séduite par la voix du chanteur et l'efficacité de leurs mélodies folk-rock empruntes de mélancolie et pourtant énergiques, j'ai rapidement fait l’acquisition de Night Moves, qui a fini par tourner en boucle avant d'être relayé par "No song, no spell, no madrigal" de The Apartments. En revisionnant ce concert il manque sans doute d'énergie, mais je crois que je préfère quand même cette interprétation à celle que nous avons eue mercredi dernier au Vauban. Évidement, comment comparer petite salle VS plein air, la nuit VS le jour ? Soit, mais un son et lumière dans un cabaret, je ne m'y attendais quand même pas. Assourdie et aveuglée dans la même soirée. Bref, grosse déception. Je passe sur l'effet réverb au micro, mauvaise blague, heureusement de courte durée, sur un seul morceau que je me suis empressée d'oublier. Le supplice s'est terminé à la fin d'un premier set racoleur, exception faite du dernier morceau absolument génial, une réinterprétation instrumentale de Sail on Wild (album Off the Map) de près de 10 minutes, annonciatrice d'une fin de concert enfin à la hauteur de mes espérances. C'était vraiment bon. Et j'ai adoré le premier et deuxième rappels, sans gros effet. Comme au cinéma, je n'aime pas partir avant la fin, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

Le site de H-Burns : http://www.h-burns.com
(NB : dont le webmaster ne sait apparemment pas écrire "accueil") 

lundi 27 avril 2015

Concert de Dominique A : lancement retentissant de Soucoupes


Arnaud Le Gouëfflec et Obion ont rondement orchestré la promotion de "Soucoupes", leur BD sortie en début de mois, avec, pour l'occasion, le concert de Dominique A à la Carène mardi 20 avril.
Dans une ambiance spatiale très réussie, fidèle à celle qui se dégage de "Soucoupes", Dominique A a littéralement fait s'envoler la salle.



Photos : © Gaël Coupeau pour Côté Brest
Samedi dernier (18 avril), Dominique Ané, dit Dominique A, dédicaçait son dernier album "Eléor" et son dernier livre "Regarder l'Océan" à Dialogues Musiques alors que parallèlement Le Gouëfflec et Obion dédicaçaient Soucoupes à la librairie Dialogues.

Promotion menée de main de maître donc. Alors par quel miracle ? Le Gouëfflec n'en est pas à son coup d'essai avec Dominique A, ayant récemment publié "J'aurai ta peau Dominique A" avec son comparse Olivier Balez.

Ma théorie est la suivante : Dominique A est un tout simplement un extra-terrestre. L'ayant compris, Arnaud Le Gouëfflec, qui a également bien évalué le profit qu'il pourrait en tirer, menace Dominique A de tout révéler. "J'aurai ta peau, Dominique A", écrit-il. Sur sa lancée, il co-signe "Soucoupes", et fait chanter Dominique A, au sens propre comme au figuré, pour la promotion de cet album, que sinon, certain diront, personne n'aurait remarqué.

Les indices parlent d'eux-mêmes, je vous laisse constater.

1/ Pour ceux qui ont connu Dominique A à ses débuts, son évolution tant physique que vocale, présence et tessiture, le changement ne peut paraître humain. Force et détermination parviennent-elles seules à expliquer telle transformation ?




2/ Dominique A intervenait sur France Inter samedi dans l'émission "La librairie francophone" en début d'après-midi, et répondait aux questions de Steven Leroy une heure et demie après à Dialogues Musiques, à Brest. Intrigant, non ?


3/ Dominique A sort un livre et un album en même temps. Exploit qu'il réitère après "Y revenir". Il ne dort jamais ?


4/ Fini les mélodies minimalistes, les rythmes rock. Après près de deux heures de concert, le naturel revient au galop.  "Le courage des oiseaux" vire métal hardcore, claviers et guitares tonitruants ...Des mélodies dont les extraterrestres raffolent*.




Alors si après ça je ne vous ai pas convaincus, il ne vous reste qu'à lire "Soucoupes" et "J'aurai ta peau Dominique A" et écouter "Eléor". Et vous saurez.



Bien sûr, ceci n'est une petite entourloupe pour parler d'un concert magique et d'un artiste dont je suis fan depuis le Gros Boris et la compil Kaleidoscope des Inrockuptibles en 1993. Dominique A, ovni de la chanson française, a cette force de caractère tranquille (pas de référence politique ici) des gens toujours à leur place, et/même dans le renouveau permanent. Il m'a semblé opportun de faire un clin d'oeil à "Soucoupes", une histoire d'ovni et de musique.

Et comme tout vient à point à qui sait attendre, voici une chronique du concert, à lire sur le site de "A découvrir absolument", qui résume bien ce que j'ai ressenti : http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article6098
J'ai préféré le précédent concert au Vauban, plus rock, mais comme je suis fan c'est toujours un bonheur. Je pense qu'il a voulu jouer / tester tous les morceaux de sa tournée. J'ai eu l'impression d'un manque de distance par rapport au dernier album, Eleor, ce qui à mon avis viendra au fil de la tournée.

A l'instant où je termine cet article, mon voisin écoute Dominique A. Je souris.

* voir "Soucoupes", aux éditions Glénat.

Plus de preuves :

Le compte-rendu Côté Brest, avec les photos de Gaël Coupeau :  http://www.cotebrest.fr/2015/04/22/une-carene-pleine-a-craquer-pour-dominique-a/

L'univers d'Arnaud le Gouëfflec : http://www.arnaudlegouefflec.com

Le blog d'Obion, bonus Soucoupes : http://www.obion.fr/blog/2015/04/soucoupes-bonus/


Première publication le 22 avril 2015




dimanche 26 avril 2015

Un mot

Je suis tout et son contraire
Et tous les mots du dictionnaire
Je suis le jour puis la nuit
Le calme dans le bruit
Je suis toi et je suis lui

Présente ou courant d'air
Selon les heures et la lumière
Les envies, l'atmosphère
J'exulte ou me délite
M'envole ou bien m'effrite

J'aime et je déteste
Toujours avec entrain
J'aborre par dessus tout
Les cases et le dédain

Un mot ne peut me définir
Le seul que je permette
Kaléidoscope
J'étais là je suis partie
Bref, je vis